24 oct 2007

un oiseau dans la cage d'escalier


Un oiseau noir dans la cage d’escalier
Sous ses ailes frénétiques,
De fines plumes d’un bleu électrique.
Ses yeux affolés suivent les graves de ma voix
Doucement,
J’ouvre la fourbe fenêtre qui dessine sur le mur
Un carré de ciel azur.

Apaisé, posé sur la rambarde,
Il me regarde.
Je le laisse à ses pensées floues,
Lui qui n’est pas fait pour réfléchir au carré,
Referme délicatement la porte de l’appartement,
M’assois face à l’écran,
Face à la fenêtre
Qui fait angle droit avec celle qui attend,
Ouverte,
Que l’oiseau fasse sa découverte.

Quand j’ai trouvé l’oiseau,
Il voletait, vertical et désespéré,
Collé au verre absurde qui le séparait du ciel.
Comment croirait-il encore le vent de mai
Qui désormais l’appelle, par la fenêtre ouverte?

Près d’une heure est passée,
J’ai oublié l’oiseau
Mes yeux sont collés à l’écran carré
Pichu le chat somnole sur mes genoux
Quand soudain,
Un brusque éclair déchire le ciel
Le chat bondit loin de sa sieste
Son regard emmène le mien :
C’est l’oiseau
Qui disparaît en un clin d’œil
Happé par l’horizon,
Loin des carrés et loin des murs,
Des fenêtres, des écrans, des cages d’escalier,
Enfin libéré de l’absurde loi des angles.

Son vol change l’air en eau
Le ciel devient une mer sans côtes,
Les vents, de puissants courants,
L’univers se retourne
Subitement je sais que, pour l’oiseau,
Je marche attachée au couvercle du monde.










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